mercredi 25 mars 2009

Diner avec B.


Hier soir, B. est venu diner.

Il n'allait pas bien, se sentant incapable, en échec sur les plans affectif et professionnel. Il était déçu par lui-même, déçu par les autres, et comme pris dans un tourbillon: trop de travail, pas assez de sommeil, et harcelé par ses propres pensées.

Pourtant, il y a quelques mois, sous son agitation de surface, B. vivait une grande tranquillité. A son insu, son regard a glissé vers l'extérieur, et il a été submergé par l'agitation.

Didier: B. , qu'est-ce qui fait que tu te détournes aujourd'hui de la tranquillité?

B. : A être trop tranquille, j'ai fini par me laisser déborder, et maintenant je suis submergé. Si je suis tranquille, j'ai peur d'être de plus en plus débordé.

Voici donc la pensée avec laquelle B. s'interdit la tranquillité. Comme nous tous, il se ment à lui-même, il se voile la face. Il est clair pour tout le monde sauf pour lui que ce qui est à l'origine de sa situation actuelle est davantage l'agitation que la tranquillité : il ne se pose pas, prend des engagements inconsidérés, ne les tient pas, etc.

Hier soir, il sent que quelque chose cloche, et une ouverture se présente.

Didier : Est-ce la tranquillité ou l'agitation qui te conduit à cette situation?

B. : Tu sais que je connais la réponse!

Traversant sa détresse, un sourire chemine jusqu'à son visage.

Il n'y a rien à ajouter, un silence s'installe, et nous baignons tous deux dans une joie tranquille. Instant de grâce.

B. repart heureux. Sa situation extérieure n'a pas changé, il n'a aucune réponse à ses problèmes.

Il a ôté un voile, c'est suffisant.